Les incertitudes et les nuages gris apparus au début de l’année sur le marché de l’art et des biens de collection, après le ralentissement enregistré en 2024, se sont dissipés grâce au succès des foires et des ventes aux enchères qui ont animé le dernier trimestre, avec plus de deux milliards de dollars de ventes lors de la traditionnelle semaine des enchères de New York à la mi-novembre.
Ce résultat n’est pas dû à une baisse significative des prix, mais à la focalisation des intermédiaires sur la qualité des œuvres mises sur le marché.
Cela a entraîné l’assèchement progressif du segment spéculatif de court terme, au profit d’une vision plus durable et orientée vers le long terme.
Les principaux résultats de l’année
L’arrivée sur le marché d’œuvres de grande qualité provenant d’importantes collections a incité les acheteurs à se les disputer, atteignant de nombreux prix records, notamment pour les œuvres du début du XXe siècle et du surréalisme. Parmi les moments marquants : le grand portrait féminin de Gustav Klimt, adjugé plus de 230 millions de dollars — le deuxième prix le plus élevé jamais atteint — ainsi que des records pour les œuvres oniriques de Leonor Fini, Frida Kahlo, Dorothea Tanning, Magritte, Dalí et d’autres surréalistes moins connus tels que Hans Bellmer et Wolfgang Paalen.
L’art italien d’après-guerre a également confirmé une stabilité de prix sur un marché international établi, en particulier pour Lucio Fontana, Alighiero Boetti et Giorgio Morandi. Dans le contemporain, les foires telles que Frieze London, ArtBasel Paris et Artissima Torino ont attiré un public en quête de nouveaux langages artistiques.
Le marché des voitures de collection a lui aussi connu un regain de succès, notamment lors des ventes californiennes de la mi-été, soutenu par deux tendances complémentaires : d’une part les carrosseries historiques des années 1950-1970 — créations de Pininfarina, Touring et Vignale pour Ferrari, Alfa Romeo et Maserati — et d’autre part les HyperCars du nouveau millénaire, de plus en plus prisées par les jeunes générations, avec les éditions spéciales de Ferrari et Porsche, mais aussi Bugatti et surtout Pagani.
La participation croissante du monde arabe et du collectionnisme asiatique a également apporté une contribution significative, signe positif pour les perspectives futures.
Regard vers l’avenir
Le climat d’incertitude politique et la remontée de l’inflation devraient paradoxalement favoriser certains segments des “passion assets”, en raison de leur rôle contra-cyclique et de leur nature de valeurs refuges.
S’y ajoute le transfert intergénérationnel de richesse — estimé à près de 100 000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Cette transition déjà en cours, si elle est bien gérée, pourrait maximiser les rendements tout en offrant des opportunités d’acquérir des œuvres et des collections absentes du marché depuis des décennies.
Le calendrier 2026 s’annonce dense et représentatif des marchés internationaux : Brussels et Genève en janvier, la nouvelle foire ArtBasel Doha qui se partage la scène avec Mexico, Bologne et Cape Town, suivies des rendez-vous prestigieux habituels — TEFAF Maastricht et ArtBasel Hong Kong en mars.
Au-delà du marché, 2026 est aussi une année de Biennales : Venise en mai et Florence en septembre figurent parmi les événements les plus attendus.
Pour les voitures de collection, l’attente monte déjà pour Rétromobile à Paris fin janvier et ses ventes de prestige, suivi du week-end sur glace à St-Moritz pour The ICE, rassemblement dynamique spectaculaire, puis de l’événement biennal de Monte-Carlo avec le Grand Prix Historique et ses enchères.
Autant d’occasions de trouver — ou de céder — l’objet du désir.